Lorsque l’on décide de s’appuyer sur une méthodologie pour prendre une décision, il est très important d’en comprendre les origines et bien entendu, les forces et les faiblesses. C’est le cas dans tous les domaines, mais c’est encore plus vrai dans le domaine des finances et de la bourse, car chaque mauvaise décision se paye au prix fort. Si vous êtes un trader débutant , il est donc indispensable de comprendre comment fonctionne l’analyse technique avant de vous y fier pour faire vos prévisions boursières et placer vos ordres.
L’analyse technique, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une méthode d’analyse qui s’appuie sur l’étude du cours d’un actif et des indicateurs qui en dérive, l’objectif étant évidemment d’en déduire l’évolution afin de prendre position. Cette méthode d’analyse d’un actif s’oppose à l’analyse fondamentale qui consiste à analyser les données économiques et comptables d'une entreprise et du secteur d'activité dans lequel elle évolue afin de connaître sa santé financière et de prévoir éventuellement son évolution boursière.
L’outil principal de l’analyste technique est le graphique et les indicateurs techniques qui en découlent. L’analyse technique est une méthodologie qui vise à prévoir les tendances et les retournements de tendances. Si elle peut s’avérer particulièrement efficace dans certains types de trading, il ne s’agit pas pour autant d’une science exacte, comme toutes les sciences prédictives d’ailleurs. Il convient donc de l’utiliser à bon escient et en connaissance de cause.
Il existe de nombreux indicateurs techniques et chacun est libre de créer ces propres indicateurs techniques. Les indicateurs techniques les plus courants sont basés sur les moyennes mobiles. Les plus connus sont le RSI, la MACD, les points pivots, etc.
Les origines de l’analyse technique
Les pionniers dans le domaine de l’analyse technique restent sans conteste les japonais : dès le XVIIIe siècle, ils ont découvert que les marchés étaient très influencés par la psychologie des vendeurs et des acheteurs. A l’époque leur constat se basait uniquement sur le cours du riz. Mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les lettres de noblesses de l’analyses techniques ont été écrites par Charles Dow, Ralph N. Elliott et William D. Gann. Ils sont chacun à l’origine de théories qui ont donné naissance à différentes façons d’appréhender l’analyse technique.
La théorie de Dow : le trading en 3 temps
Charles Dow identifie trois tendances majeures sur le cours d'un actif côté en bourse, chacune contenue dans la tendance précédente.
La tendance primaire : à la hausse ou à la baisse, dure au moins un an.
La tendance secondaire : dure de un à trois mois et correspond à une phase de correction de la tendance primaire.
La tendance tertiaire : moins importante, elle dure au maximum quelques semaines et est contenue dans la tendance secondaire.
Les vagues d’Elliott : une vague théorie ?
Ralph N. Elliott a mis en évidence que l’évolution d’un cours se fait sous la forme d’une série de vagues baissières ou haussières.
Cette observation est valable quelle que soit l’unité de temps choisie. Il a construit tout une théorie, dite "théorie des vagues", qui
décompose l’évolution du cours d’un actif, en 8 "vagues" différentes, d’intensité et de fréquence plus ou moins
importantes (anoté généralement 1, 2, 3, 4, 5, a, b , c sur les graphiques).
Par ordre décroissant d’intensité, on trouve les "Supercycles",les "Cycles", les "Primary", les "Intermediate", les "Minor", les "Minute" et
les "Minuette".
C’est une théorie compliquée qui repose en grande partie sur une évaluation très subjective des cours. Ceci étant, elle compte de nombreux
adeptes et ne doit pas être classée dans les théories fumeuses dans le sens où elle a sans doute été la première a suggéré, à
juste titre, une certaine fractalité boursière.
La théorie Gann : une histoire d’angles
Selon William D. Gann, le cours d’un actif évolue d’une unité de valeur pour une unité de temps, soit graphiquement selon un axe à 45°.
Or pendant son évolution, le cours va suivre des oscillations qui vont l'amener à se frotter à des résistances ou des supports qui
sont définis dans la théorie de Gann par différentes droites tracées selon les angles suivants : 82.5°, 75°, 71.25°, 63.75°, 45°,
26.25°, 18.75°, 15° et 7.5°.
On retrouve dans cette théorie les ratios de Fibonacci.
Chaque fois qu’une droite est franchie, on considère la droite suivante comme objectif de cours, ce qui est assez discutable. C’est une
théorie qui d’ailleurs ne doit compter que peu de pratiquants.
Les fondamentaux de l’analyse technique
La méthodologie de l’analyse technique s’appuie sur 3 postulats.
Le cours d’un actif intègre tous les informations
Si l’on considère qu’à tout instant le cours d’un actif prend en compte immédiatement toutes les informations disponibles, aussi bien économiques (macro et micro) que conjoncturelles (politiques internationales, etc.) alors l’étude des données contenues dans les cours (volume, prix) suffit puisqu’il n’est plus possible de bénéficier d’un effet d’annonce.
Le cours évolue en tendance
L’analyse technique se borne à appliquer la psychologie des foules aux marchés financiers. En ce sens, le marché peut se trouver dans une dynamique optimiste (phase de hausse) ou bien dans une dynamique pessimiste (phase de baisse), soit en phase d’hésitation (range).
L’histoire se répète
L’étude de l’historique des marchés montre que les mêmes erreurs se reproduisent, ce qui tend à montrer que "les marchés n’apprennent pas". Si l’individu peut apprendre du passé, la foule, elle, n’en apprend rien et évoluera souvent de la même façon dans des situations identiques. Le parallélisme peut être fait avec les marchés financiers.
Pourquoi l’analyse technique est-elle plébiscitée par les traders amateurs ?
La principale raison repose sur l’accessibilité des informations nécessaires pour mettre en oeuvre une analyse technique.
En effet, pour faire une analyse technique sur le cours d’un actif, il suffit de disposer d’un historique sur un horizon de
temps suffisant (relativement à l’horizon sur lequel on cherche à faire la prédiction).
Pour réaliser le même type d’analyse avec une approche fondamentale, il faut disposer de beaucoup plus d’informations, qu’il est parfois
très difficile à obtenir, et dont une partie doit souvent être achetée (analyses sectorielles notamment).
Une analyse fondamentale coûte donc du temps et de l’argent en comparaison avec une analyse technique.
C’est pour cette raison que de nombreux traders amateurs, ne disposant pas des flux de données économiques et n’ayant pas le temps ou
l’envie d’analyser le contexte d’une société cotée en bourse, préfèrent prendre leurs décisions sur la base d’une analyse technique.
En résumé : c’est le moins cher et le plus rapide.
Mais est ce que ça marche ?...
L’analyse technique fait partie des nombreuses cordes que l’investisseur doit compter à son arc. Même s’il n’est pas obligatoire de
devenir un expert en la matière, il est préférable d’en connaître les rudiments pour voir ce que tous les techniciens vont voir.
Car comme l’analyse graphique, la réussite de l’analyse technique repose en grande partie sur son succès et sur son utilisation massive
par d’autres investisseurs. Si tout le monde voit la même chose et anticipe le même mouvement, alors ce mouvement va se réaliser.
C’est ce qu’on appelle une "prophétie autoréalisatrice" : le RSI est en dessous de 30, l’action doit rebondir. Si effectivement
suffisamment d’investisseurs font la même analyse, le courant acheteur sera plus fort que le courant vendeur et l’action rebondira.
L’acte de croyance, le mimétisme et l’effet moutonnier expliquent que l’analyse technique puisse fonctionner de temps en temps.
La psychologie des foules est une approche puissante parmi d’autres qui ne peut pas être ignorée et c’est la raison pour
laquelle nos algorithmes de prévision en intègrent plusieurs composantes dans leurs calculs.