Cette méthode de cotation ancestrale avait lieu tous les jours ouvrés. Les acheteurs et les vendeurs, des professionnels des marchés financiers, qu’on appelait à l’époque des “commis de change” ou “agents de change”, se réunissaient dans une salle, pour confronter verbalement leurs ordres d’achat et de vente, à la criée. Le terme est bien choisi puisque les intervenants “criaient” véritablement leurs intentions et se faisaient également des signes, des gestes, pour être rapidement compris de toutes les contreparties. Ces échanges se faisait autour d’un grand cercle appelé “corbeille”, car tous les courtiers y jetaient leurs ordres de transactions une fois exécutés.
Déroulement d’une séance à la criée
La cotation à la criée était réservé aux actions de l’ancien marché à règlement mensuel ainsi qu’aux plus importantes obligations.
Cette procédure de cotation exige le rassemblement de négociateurs et leur assistance physique sur le même lieu, ce qui ne permet pas de coter en continu.
Les négociations n’avaient lieu que deux heures par jours, au moment du déjeuner, entre 12h30 et 14h30.
Les valeurs étaient présentées les unes derrière les autres pendant les deux heures de séances.
L’essentiel des transactions sur une valeur était passé en une seule transaction.
Les commis des agents de change s’accoudaient à la “corbeille”, une balustrade en fer forgé en forme de cercle, recouverte d’un feutre de velours rouge, avec au milieu, un tas de sable, sur lequel les agents jetaient mégots et papiers griffonnées de leur calepins.
Les agents criaient alors “J’ai” (pour vendre) ou “je prends” (pour acheter) et les coteurs inscrivaient les cours à la craie sur un tableau noir d’affichage.
Les officiers ministériels étaient assistés par des “barreurs”, qui rédigeaint des fiches sur les entreprises. Un peu comme le trader actuel et son assistant en définitive.
Si la mise en place d’une cotation à la criée à la bourse de Paris répondait initialement à une volonté d’augmenter la transparence des transactions boursières, l’informatisation et l’automatisation des échanges a permis de repousser les limites de ce système qui, sous certains aspect, réduisait le pouvoir décisionnaire à une poignée de personnes très influentes, qui pouvaient véritablement tirer les cordons de la bourse. La Compagnie des Agents de Change, qui regroupait tous les agents de chance fut dissoute dans les années 90 pour laisser place à la Société des Bourse Française (SBF) avec l’arrivée de la Cotation Assistée en Continu (CAC)