Quand on parle du SRD la première notion qui
vient à l'esprit est la notion de couverture.
Ce qu’on appelle "couverture", c'est le montant maximal que votre broker est prêt à vous prêter en fonction des actifs que
vous détenez. Suivant la nature des actifs que vous avez en portefeuille et surtout suivant leur
qualité, votre broker pourra plus ou moins vous prêter d'argent.
Ce qu’il faut savoir sur la couverture au SRD
Voici la table de correspondance qui permet à votre courtier de calculer le montant maximum qu'il va vous prêter :
100 EUR de liquidités ou OPCVM monétaires = 500 EUR prêtés (coefficient 5)
100 EUR d’obligations ou OPCVM obligataires = 400 EUR prêtés (coefficient 4)
100 EUR d’actions françaises ou OPCVM d’actions = 255 EUR prêtés (coefficient 2.55)
Imaginons que vous ayez sur votre compte titres 10 000 € en liquide, 10 000 € d’obligations et 10 000 € d'actions françaises. Vous disposez donc de 30 000 € théoriquement mobilisables immédiatement. Dans votre situation, votre broker pourra vous autoriser à investir 10 000 x 5 + 10 000 x 4 + 10 000 x 2.55 = 115 500 EUR.
115 500 EUR pour 30 000 EUR, vous bénéficiez donc d’un effet de levier moyen de 3.85
Attention aux effets de levier : si sur le principe ce mécanisme est très séduisant en période de gain car il permet de démultiplier
votre performance, il l’est beaucoup moins en cas de perte et peut rapidement se révéler catastrophique.
Pourquoi et comment votre broker contrôle votre couverture
Le calcul de la couverture est un élément crucial dans la gestion des risques pour un courtier. Il doit à tout moment mesurer votre
risque et s’assurer que votre actif disponible peut faire face à votre passif exigible pour paraphraser la définition même d’un défaut
de paiement.
Car c’est bien d’un défaut de paiement qu’il s’agit et la couverture joue le rôle de garantie pour couvrir ce risque.
Imaginons que vous ayez 10 000 EUR en liquide. Votre broker vous accorde donc 50 000 EUR de crédit. Vous investissez ces 50 000 EUR
sur une biotech. Mais les vents sont contraires et le cours de bourse de votre pépite s’effondre de 30 % en une journée. Votre perte
potentielle s’élève donc à 15 000 EUR, soit déjà 5 000 EUR de plus que ce que vous aviez en poche !
Qui va payer les 5 000 EUR manquants ?
Dès lors on comprend bien la nécessité absolue pour votre courtier de s’assurer en temps réel que vous serez en mesure de faire face à vos
obligations.
Car si ce n’est pas vous qui payez les pots cassés, c’est votre courtier qui sera responsable... et ne croyez pas à la magie de la finance,
il se retournera de toute façon contre vous.
Vous pourrez toujours arguer qu’il a manqué à ses obligations de professionnels, qu’il aurait du calculer votre couverture et faire un appel
de marge pour se couvrir etc. certes...
Les 3 types de couvertures
En réalité il est plus approprié de parler de couvertures au pluriel plutôt qu’au singulier.
Couverture maximale
Elle correspond au montant des actifs nets que vous détenez, c’est-à-dire en tenant compte des plus ou moins values latentes, pondérés par des coefficients suivant leur nature comme explicité précédemment. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, la couverture maximale est de 115 500 EUR.
Couverture utilisée
On l’appelle également "couverture prise". C’est tout simplement le montant de vos engagements au SRD.
Couverture disponible
Cette couverture se déduit facilement des deux autres. Son montant est égal à la couverture maximale, diminuée de la couverture utilisée.
Le calcul de couverture est donc relativement simple, mais il comporte quelques subtilités, qui pourront paraître évidentes pour certains et que nous allons aborder par la suite.
3 règles d’or à respecter pour les calculs de couverture
Les couvertures négatives n’existent pas ! Ou alors votre broker fait mal son travail et vous autorise à jouer plus qu’autorisé. A un engagement maximum correspond une couverture disponible de 0.
Il n’est pas possible d’utiliser la couverture offerte par un actif A que vous détenez, pour de nouveau investir sur ce même actif A. C’est le principe d’autocouverture, ou auto-couverture qui est interdit puisqu’un risque ne peut pas être couvert par lui-même. En revanche vous pouvez utiliser la couverture fournie par votre actif A pour acheter un actif B… même si ce dernier est corrélé à 0.9 avec l’actif A, c’est là que la logique financière atteint ses limites.
Enfin, le montant maximum alloué sur un titre ne doit pas dépasser 60 % de la couverture totale. Si vous déposez 10 000 EUR sur votre compte bourse, vous disposez d’une couverture maximale de 50 000 EUR. Pour autant, vous ne pouvez pas investir la totalité de ces 50 000 EUR sur une seule et même valeur. Le montant de votre ligne sera plafonné à 60 % x 50 000 = 30 000 EUR. Pourquoi ? Ce mécanisme force l’investisseur à un minimum de diversification, ce qui contribue à diminuer son risque de marché.
La couverture est une protection pour votre courtier, une assurance contre de mauvais investissements qui pourraient générer des pertes
abyssales que vous ne pourriez éponger.
C’est pourquoi tous les brokers dignes de ce nom vous informent en permanence sur les montants de vos couvertures, maximale, disponible et
utilisée. Si vos moins values latentes deviennent trop importantes, ils n’hésiteront pas à solder vos positions automatiquement.
L’utilisation de l’effet de levier doit être faite à bon escient et toujours dans un souci de parcimonie. Ce conseil prend encore plus de
sens pour les investisseurs ayant un horizon d’investissement relativement long.
Plus cet horizon est long est moins le levier est recommandé.